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 Le manga

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MessageSujet: Le manga   Le manga Icon_minitimeMar 2 Fév - 15:41

On les aime, c'est sur, mais souvent on sait rien de l'histoire des mangas. Je vais tenter d'en faire un petit topo.


Les origines
Tout d'abord manga ça signifie quoi ? La définition littérale est en japonais « Image idiote ».

Il faut remonter très loin dans l’histoire du Japon pour trouver ses origines, preuve que si son univers peut paraître incompréhensible ou puérile il n’en est pas moins un patrimoine culturel aux multiples visages. L’histoire du manga débute avec les quatre rouleaux d’emakimono (rouleau de dessins) intitulés : « Chojujingiga » (dessins d’oiseaux et de bêtes représentant des humains) datant du XIIème siècle, entre la fin de l’ère Heian et le début de l’ère Kamakura. Ils sont considérés comme les plus vieux mangas du monde. Le plus connu de ces rouleaux met en scène des singes, des lapins, des grenouilles qui tels des humains, s’entraînent au Sumo. C’est aussi le premier manga humoristique de l’histoire.

C’est à l’époque d’Edo, en 1814 exactement, que KATSUSHIKA Hokusai (1760-1819) présente le « Hokusai Manga » (littéralement Manga de Hokusai). Les "manga" de Hokusai étaient des estampes caricaturant des personnages populaires. Ce type de représentation, leur style et leur audace, ont fini par donner naissance à une forme d'expression graphique à part entière, au même titre que le comic-book aux États-Unis ou la Bande Dessinée franco-belge en Europe.

Au Japon, le terme manga désigne tout simplement la bande dessinée au sens large, alors qu'en Occident il a une signification et une connotation incontestablement nippones. Néanmoins comme le souligne l'auteur Scott Mc Cloud dans l'Art Invisible, les codes et les particularités du manga ne doivent pas masquer une évidence : le manga, ce n'est rien d'autre que de la BD. À ceci près que cette dernière est en train d'influencer de plus en plus d'artistes : James Cameron (Aliens, le retour), Christophe Gans (Le Pacte des Loups), Luc Besson (Le Cinquième Élément), les frères Wachowsky (The Matrix) et d'innombrables auteurs de BD, franco-belge ou non, dont le grand Moebius.


L’art du trait au Japon et influences
De par leur écriture même, les Japonais ont un rapport étroit avec le dessin dès leur plus jeune âge.
Mieux que quiconque, ils ont parfaitement compris et intégré la force de l’épure : le trait brut, la ligne dans toute sa sobriété, et sans artifices pouvant altérer son sens. Si nous pouvons nous vanter d’un véritable patrimoine culturel et graphique, les Japonais héritent eux aussi d’une tradition picturale très poussée, bien qu’encore trop méconnue en Occident. On parle davantage des estampes qui ont inspiré Van Gogh que des e-makimono, larges rouleaux peints que l’on dépliait et qui narraient toutes sortes de récits (aventures, guerres, contes). Les e-makimono peuvent donc être considérés comme des prototypes de manga, et ce, dès le IXème siècle !

Le manga contemporain est un creuset où de multiples influences se sont mélangées sous l’impulsion d’Osamu Tezuka (1928-1989) qui a révolutionné les codes du manga. Inspiré par les productions hollywoodiennes, il introduit le découpage cinématographique en modifiant la forme des cases. Elles peuvent même se succéder en petit format représentant la même action sous différents angles, introduisant ainsi une impression de ralenti, donnant aux manga un rythme soutenu de film d’action.

Le manga s’est aussi très largement inspiré des techniques de dessins des comics américains des années 50. En effet on peut y retrouver l’utilisation de traits qui donnent des impressions de vitesse dans le mouvement.

L’influence qui a créé la controverse est celle des « gros yeux ». En effet, Tezuka était tombé sous le charme des grands yeux de la Blanche Neige de Disney, qu’il trouvait très expressifs, et a décidé de les intégrer à ses dessins : la technique est restée.

Une autre de ses caractéristiques est la rupture de l’homogénéité : plusieurs styles graphiques peuvent être présents dans une même page, en déformant à outrance la tête ou le corps de ses personnages. Cette technique est utilisée pour accentuer les défauts des protagonistes ou les scènes de délire collectif, comme dans Urusei Yatsura ou Eye Shield 21 par exemple.

Cette narration est agrémentée de très nombreuses onomatopées relatives aux mouvements, actions ou pensées des personnages. Leur champ d'application est très large et peuvent même inclure des onomatopées du sourire (niko niko) ou du silence (shiiin), qui n’existent pas en français.

La grande différence entre les BD franco-belges et les manga se trouve essentiellement dans le style de la narration. Au Japon l’auteur place les personnages au centre de l’intrigue, et facilite l’identification avec le lecteur. Alors qu’en Europe le décor a souvent une fonction narrative, au Japon l’aspect humain est primordial. Dans les manga s’adressant au public féminin, il est fréquent de voir les auteurs femmes s’adresser directement au lecteur dans un coin de page pour lui parler de son travail ou de ses occupations.

Qu’est-ce que le manga ?
Au Japon, pour le manga tout débute avec les magazines de prépublication. Il en existe environ 300 (pour certains la pagination peut atteindre les 700 pages) qui visent tous un public différent, selon l’âge, le sexe et la catégorie socioprofessionnelle. Le plus important est le Shonen Jump tiré à plus de 5 millions d’exemplaires. Ces hebdomadaires ne sont pas chers en rapport à leur pagination (en moyenne ils sont à 230 yens, soit un peu moins de 2 euros). Ces hebdomadaires sont imprimés en noir et blanc sur du papier recyclé. Ils comportent une dizaine de chapitres de manga différents, obligeant les studios à une créativité et à une production accrue. Les auteurs, appelés mangaka, s’entourent donc d’assistants afin de respecter des délais très courts : on peut citer par exemple le Studio Mashroom de Katsuhiro Otomo (Akira) ou le Bird Studio d’Akira Toriyama (Dragon Ball).

Lorsqu’une série plaît au public, elle est publiée dans un format poche et souple (celui que l’on trouve en France) sur du papier de meilleure facture et avec une plus belle qualité d’impression. Ces manga d’environ 200 pages se déclinent en séries qui peuvent atteindre 42 volumes et plus encore. C’est l’équivalent de nos albums de BD franco-belges que l’on trouve en librairie spécialisée. À la différence près que le rythme de parution est plus soutenu : plusieurs tomes sortent durant l’année, contrairement aux auteurs européens qui publient un album par an en moyenne.

Au Japon, le manga fait partie intégrante de la vie quotidienne des Nippons (40% des livres achetés au Japon sont des manga). Dès leur plus jeune âge, l’histoire ou la religion sont enseignés dans les écoles primaires grâce aux manga. Dans la rue on trouve des distributeurs de manga, les affiches publicitaires sont omniprésentes, des séries sont diffusées à la télévision. Une vraie culture manga existe au Japon.

Le succès du manga, en général, repose en grande partie sur sa capacité à traiter de nombreux sujets et à toucher un large public :
    -Le manga romantique pour les jeunes filles où les histoires d’amour sont omniprésentes, et où l’on retrouve des séries comme Sailor Moon, Contes d’Adolescences, Full Moon.
    -Les manga sportifs où l’humour s’associe aux scènes sportives (Eye Shield 21)
    -La science-fiction est un thème très codifié, avec des subdivisions comme l’anticipation, le post-apocalyptique ou le mecha (robots géants). Le Cyber Punk est également prisé comme sous-section de la SF, on y retrouve fréquemment des mechas et autres cyborgs humains, comme dans Apple Seed ou Ghost in the Shell.
    -L’Heroic Fantasy est un thème cher aux Japonais, qui leur permet de remanier de vieilles légendes du type Roi Arthur et autres Seigneur des Anneaux, ou des histoires de mythologie céleste (Bastard) ou médiéval fantastique (Berserk).
    -L’humour tient une part très importante dans le manga, sorte d’exutoire qui peut aller de l’humour fin à la dérision la plus complète comme dans Docteur Slump ou encore Mickael ?!
    -Le Japon ancien passionne également, avec des références aux samouraïs et à l’Histoire. L’un des manga les plus connus et appréciés du genre est Kenshin, le vagabond.


Les thèmes sont pléthores : des histoires d’horreur comme dans La Dame de la Chambre close, l’Ecole emportée ou Baptism, des séries historiques, érotiques, gastronomiques telles que Sommelier, voire même l’histoire d’un champion d’équitation, les déboires d’un salary man ou d’un joueur de Go.

Le manga, la télévision et le cinéma
Quand un manga remporte un certain succès, il peut être adapté en dessin animé pour la télévision. Les plus populaires dépassent les 200 épisodes, pour une durée moyenne de 26 minutes par épisode. Mais la consécration ultime pour un mangaka, c’est l’adaptation de son œuvre en long métrage. C’est le sort qu’ont connus Akira d’Otomo, Ghost in the Shell, ou plus récemment Apple Seed. De ces films sont parfois tirés des animés comics qui sont en fait des ouvrages reprenant les principaux celluloïds des films d’animation pour les transposer sur papier, tels Princesse Mononoke, le Voyage de Chihiro ou encore le Château Ambulant, Pompoko, Contes de Terremer.

Un autre dérivé de série à succès est le téléfilm tiré du manga, ainsi Say Hello to Black Jack ou Hana Yori Dango sont des séries télévisées diffusées sur les chaînes nationales.


A suivre
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MessageSujet: Re: Le manga   Le manga Icon_minitimeLun 8 Mar - 16:42

L’avènement du manga contemporain : les débuts d’Osamu Tezuka
Le manga moderne ne serait sans doute pas ce qu’il est sans Osamu Tezuka (1928 -1989), surnommé "le père du manga" ou "le dieu du manga".
Tezuka nait en 1928 à Osaka. Son enfance est marquée par les brimades de ses camarades en raison de son caractère chétif. Sa mère l’encouragera énormément lui apprenant persévérance, courage et patience, trait de caractère que nous retrouverons chez les héros de Tezuka mais également dans un grand nombre de titre par la suite. Elle lui a également apporté un certain esprit créatif en lui faisant la lecture, en lui racontant des histoires ou en l’emmenant au théâtre. Le père de Tezuka, amateur de cinéma lui ouvre les portes du 7ème art. Cette influence sera non négligeable lorsque l’on sait que la gestion des cases de manière cinématographique et l’un des traits caractéristiques du style de Tezuka.
Ses autres influences de Tezuka sont de trois ordres.
Il y a bien sur le manga, le théâtre et les "Kamishibai", des théâtres de papier pour lesquels bons nombres d’artistes comme Mizuki Shigeru ont officié.
Ensuite, la science a également traversé toute sa vie. En effet, Tezuka s’est passionné assez jeune pour l’astronomie et plus tard pour la médecine. Cette passion pour la médecine se retrouvera notamment dans Black Jack.
Enfin, Tezuka est fortement influencé par Walt disney. Il dira d’ailleurs à propos d’Astro boy "j ai été inconsciemment influencé par Mickey. Astro boy lui ressemble. Mickey a deux oreilles. Astro a toujours deux cornes. En fait, ce ne sont pas des cornes mais des mèches de cheveux. C’est très curieux, Mickey peut se tourner de n’importe quelle façon, on voit toujours ses deux oreilles. Selon l’angle, elles devraient se superposer à un moment donné, pourtant il n’en est rien. C’est en cela que réside la magie de l’animation, c’est un trucage."

Après une première publication en 1946 (Mâ-chan no nikkishô), la première oeuvre connue de Tezuka est Shin-Takarajima (la nouvelle île au trésor en 1947).
S’en suivra son oeuvre majeure, Astro boy. Le public a tout d’abord rejeté Astro boy, trouvant ridicule qu’un robot puisse parler.
Tezuka est également l’un des précurseurs du shojo (avec un autre grand nom du manga, Leiji Matsumoto) avec Princess saphir (1954).

Tezuka est l’un des piliers du manga contemporain tant du point de vue de la forme que du fond. Il apportera ainsi son découpage si proche du cinéma (découpage action par action) ainsi que les traits des personnages, à savoir de grands yeux, un style assez rond et des traits simplifiés. Il apportera également sa gestion de la narration si dynamique.

Sur le fond, Tezuka mettra en avant certaines valeurs comme l’humanisme, la volonté, la protection des faibles, tant de choses que nous retrouveront chez ses contemporains.

En fait, Osamu Tezuka apporte sans doute l’essentiel : des scénarios complexes et bien construits.


Naissance de l’industrie du manga moderne
C’est à la fin des années 50 que naissent le Shûkan Sunday et le Shûkan Shônen Magazine. Les librairies de prêts meurent et que les hebdomadaires à faible coût naissent. Le choix du noir et blanc, le modèle économique choisi en ces temps difficiles se fixe globalement à cette époque et se développe à grande echelle par la suite.

De grands noms du manga font leur apparition comme Fujio-Fujiko ( créateur de Doreamon), Ishinomori Shôtarô (formé par Tezuka et auteur de Cyborg 009), Matsumoto Leiji (auteur de shojo puis de Capitaine Albator , Galaxy express 999 ainsi qu’en anime, de « Battleship Yamato »).

Il est également essentiel de relever le système des assistants. En effet, un mangaka dispose souvent (et aujourd’hui quasiment toujours) d’assistants. Ces assistants aident le mangaka sur des tâches particulières comme dessiner les décors, les détails, des objets particuliers etc. Ce système est fondamental dans l’histoire du manga moderne et semble avoir véritablement débuté avec Tezuka, et son studio Tokiwa-sô (en 1952, composé de Fujiko Fujio A., Fujiko F. Fujio (le seul à n’avoir pas été un assistant de Tezuka), Yokoyama Mitsuteru, Kuwata Jirô, Nagashima Shinji, Ishinomori Shôtarô et Matsumoto Reiji. ). Ainsi Leiji Matsumoto a pu assister Tezuka et Miwa Ueada, Naoko Takeuchi. Toutefois, il faut également indiquer que certains mangaka ont percé sans avoir été assistant et que certains assistants restent pour toujours assistant. Sans ce système de transfert des connaissances, le manga ne serait sans doute pas ce qu’il est aujourd’hui.

Les années 60, c’est également l’émancipation du shojo.
Le shojo était à la base essentiellement produit par des hommes comme Tezuka. Un grand nombre d’auteurs comme Leiji Matsumoto, Tetsuya Chiba, Shotaro Ishinomori, Fujiko Fujio, Fujio Akatsuka ont d’ailleurs débuté par du shojo.

En 1964 arrive Machiko Satonaka dans le monde du manga lorsqu’elle remporte le 1er prix kodansha pour débutant dans le « shojo » manga magazine, « shojo » friend avec le titre Pia no Shouzou. Satonaka ouvre la voie à l’ensemble des artistes féminines de la génération du baby boom japonais. A cette époque, le shojo traite plus des relations mères-filles que de relations filles-garçons.

Les mangas reflets de la mode populaire
1964, c’est également l’année des Jeux olympiques d’été de 1964 à Tokyo. Le sport devient ainsi à la mode dans le manga et le sera toujours par la suite.
Dans le prolongement de la tradition de la période d’Edo, le parallélisme entre popularité et retranscription picturale se poursuit.
C’est ainsi que des années plus tard, Yōichi Takahashi donnera naissance à Captain Tsubasa après s’être passionné pour la coupe du monde d’Argentine en 1978 ou que près de 40 ans plus tard, naitra Yakitate Japan lorsque les boulangeries sont à la mode et que le Japon remporte la Coupe du Monde de la Boulangerie en 2002 (date de sortie de Yakitate Japan).

Naissance des hebdomadaires modernes
Les années 60 correspondent également au lancement de l’hebdomadaire Shônen Magazine en 1959 par l’éditeur Kodansha et à la publication par la Shueisha du Shônen Jump en 1968.
Les magazines seinen naissent également à cette époque avec le Weekly Manga Action (1967, Futabasha ) et le Monthly Big Comic (1968, Shogakukan).

C’est également dans les années 60 que nait le système que nous connaissons :
Prépubication ---> popularité —> création d’ouvrage reliés et diminution des coûts de production

Ce système est basé sur une maximisation des profits par la production de masse.
La baisse des couts est en particulier due à la mauvaise qualité du papier, à l’absence de couleurs (dans le prolongement de la politique d’après guerre et de la culture commerciale des éditeurs d’Edo), tout en utilisant un réseau de distribution extremement large, au plus près des japonais, dés lors qu’ils ont une pause, du transport etc…
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MessageSujet: Re: Le manga   Le manga Icon_minitimeLun 8 Mar - 17:28

l’industrie moderne du manga

les années 70, un âge d’or
Les années 70 correspondent sans doute à l’âge d’or de l’industrie du manga, représenté dans sa grande majorité par Shogakukan, Kôdansha et Shûeisha. Shonen, Shojo et Seinen évolueront également à cette période.

"shonen sombre et seinen"
* Dans le prolongement du style gekiga, naît le sombre Devil man par Nagai Gô en 1972. Gô nagai apporte une vision crue et noire de la société. Il créera bon nombre d’oeuvres marquantes comme le précité Devilman, Mazinger, Cutey Honey et bien sur Yafō Robo Gurendaiza (Goldorak). Devil man sera à la source d’oeuvre culte comme Berserk ou X de Clamp.

* Nakazawa Keiji est également à citer avec son oeuvre Gen d’Hiroshima en 1973. Son oeuvre, nourrie du traumatisme de la bombe atomique est aussi poignante que bouleversante, exacerbant l’expression des personnages à leur paroxysme.

* 1973 correspond aux débuts d’un auteur dont les œuvres marqueront sans conteste les esprits : Katsuhiro Otomo. Influencé par les auteurs américains, européens ou le cinéma américain, Otomo surprend grâce à son style relativement éloigné d’un Tezuka.
Les débuts d’Otomo sont principalement illustrés par de courtes nouvelles comme Mateo Falcone (adaptation d’une nouvelle de Mérimée), Memories etc…. Otomo réalise sa première « longue histoire » en 1977. Cette première histoire s’intitule Sayonara Nihon et narre la vie d’un professeur d’arts martiaux à New York.
Otomo se lance ensuite dans des séries plus longues comme Fireball et réalise en 1980 Domu rêve d’enfant, véritable prouesse technique au scénario complexe, dans laquelle nous retrouverons des thématiques chers à l’auteur : psychologie, pouvoir, désolation.

Deux ans plus tard, il débute Akira… son chef d’œuvre. Adolescence, amitié, souvenir, pouvoirs parapsychologiques dans un univers post apocalyptique, tant de thèmes abordés par Otomo dans une œuvre hors du commun.
Otomo, grâce à Akira, tant d’un point de vue graphique que scénaristique marquera une génération japonaise mais également occidentale. Il est d’autant plus important qu’il marque par son style si personnel, assez éloigné des canons habituels du manga (clair, détaillé, précis à l’extrême).

"Shojo : le renouveau"
C’est dans les années 70 que le « shojo » manga s’est théoriquement divisé en trois catégories ; Miyadai a créé cette typologie en se basant sur les noms des artistes majeurs de cette époque : 1) le domaine de Satonaka (machiko) ; 2) le domaine de Iwadate (Mariko) et 3) le domaine de Hagio (Moto)

1) Le domaine de Satonaka se traduit par des histoires de vies tumultueuses et des expériences de vie par procuration (c’est-à-dire, que les lectrices vivent indirectement à travers l’héroïne). Ce manga « shojo » fournit des expériences que les lectrices ne rencontreront jamais dans la vraie vie. Ikeda Riyoko et Ichijo Yukari, comme Satonaka, appartiennent à cette catégorie.

2) Par opposition à cette catégorie, le domaine Iwadate est un monde plus réaliste. Cette catégorie tente de représenter et d’interpréter la relation entre le moi et le monde qui l’entoure. Cette catégorie remonte aux mangas « Otometic » de Mutsu A-Ko, Tabuchi Yumiko, Tachikake Hideko et Iwadate Mariko. Dans ces histoires, il existe différents types de femmes traversant des expériences de la vie de tous les jours. Quelle que soit l’histoire, les lectrices peuvent se retrouver à travers un modèle.

3) Enfin, par opposition à la seconde catégorie, le domaine de Hagio se réfère à un groupe de mangaka plus intellectuel, cherchant à capter l’attention des lectrices n’étant plus satisfaites par le coté enfantin des Otometic manga précités.

D’autres auteurs ont contribué au deveveloppement du shojo durant cette periode:
* Igarashi Yumiko avec Georgie et bien sur Candy Candy, avec son style prononcé.

* Kyoko Ariyoshi fait ses débuts en 1971 pour le magazine Margaret. Son œuvre majeure, Swan, commencera dans les années 80 et aura pour thématique les danseuses de ballets. Kyoko Ariyoshi n’aura d’intérêt que pour les ballerines et s’affirmera véritablement dans cette thématique.

L’explosion du shonen
* C’est à la fin des annes 70 qu’un auteur ayant débuté par du shojo sort deux grands titres majeurs : Galaxy Express 999 (1977-1981) et Captain Harlock (1977-1979) plus connu en France sous le nom d’albator. Ses héroïnes, longilignes, gracieuses et ses héros charismatiques dans un monde de science fiction donneront à ses titres une renommée internationale.

* La carrière de Rumiko Takahashi débute en 1978 et explose avec Urusei Yatsura et Maison ikkoku en 1980. Elle propose ainsi des oeuvres offrant action, histoire d’amour et science fiction. Son style inspirera tout un pan des mangas contemporains comme Love Hina, Chobits etc... Rumiko Takahashi est toujours d’actualité puisqu’elle vient de terminer sa série à succès, Inu Yasha.

* Masami Kurumada explose également à la fin des années 70. Après avoir publié en 1974 Sukeban Arashi, il publie son titre à succès Ring ni Kakero.

En 1986, l’incommensurable Saint seiya (les chevaliers du zodiaque) débute. Son oeuvre se poursuit encore aujourd’hui à travers de multiples prolongement comme "Saint seiya Next Generation" (2006), "Saint seiya G" (2002) ou " Saint seiya lost canvas" (2006). Malgré leur style graphique traditionnel, les oeuvres de Kurumada inspirent le monde du shonen dans son ensemble, et ont également permis l’introduction du manga en France par le biais du Club Dorothée.

Kurumada insufflera au shonen son concept de chevalier revetant une armure, créera des combats épiques d’anthologie, et surtout la réutilisation à bon escient de mythes et légendes en tout genre, allant de l’enfer de Dante en passant par toute la mythologie grecque jusqu’au bouddhisme.

* Mitsuru Adachi, comme Leiji Matsumoto a débuté par du shojô dans les années 70 avec Kieta Bakuon et Rainbowman en 1972-1973. D’ailleurs, Adachi, comme Rumiko Takahashi est un peu à la frontière entre shojô et shonen, mêlant intrigues amoureuses et activité sportive.
Ses oeuvres majeures, à savoir "Nine" (1978), "Touch" (1981) puis H2 (1992) ont pour thématique du baseball. Les oeuvres de Adachi sont emprunts d’une certaine sensibilité, traitant avec finesse la psychologie des personnages.


les années 80 et le début des années 90 : la commercialisation à son paroxysme

Dans le prolongement continue du marchandising initié dans les années 20/30 avec Nonki na tôsan et Norakuro, le marchandising n’a cessé de s’accroitre.
Les mangas les plus populaires sont déclinés en anime, OAV (animation vidéo original), figurines, jeux vidéos, goodies etc...

Un manga populaire est un peu l’équivalent d’une marque connue le temps de sa popularité. Ce merchandising assure les revenus de certains mangaka comme Rumiko Takahashi et Takehiko Inoue et leur a permis de devenir millionnaires.
L’exemple le plus frappant de cette surconsommation du manga est Dragon ball, avec ses OAV à rallonge et ses nombreuses digressions n’apportant fondamentalement plus rien à l’histoire.

C’est ainsi qu’entre le début des années 1980 et les années 1990, de nombreux périodiques ont doublé leurs ventes. En 1994, le Weekly Shônen Jump, à l’instar de ses concurrents compte environ 6,5 millions d’exemplaires imprimés chaque semaine.

Une série d’auteurs a constitué un vivier à cette surconsommation. Le shonen et le shojo ont sans doute été les catégories de manga les plus touchées par le phénomène jusqu’à ce que les ventes chutent à partir de 1996.

Concernant le Shonen :
Les années 80 sont absolument essentielles au manga shonen, notamment grâce à ses auteurs.

Grâce aux vagues d’auteurs les ayant précédés, le manga dispose d’un réseau de distribution performant et d’un schéma de publication (avec les magazines de prépublications) qui permettront au manga d’être un miroir indirect quasi instantané de la société (et donc répondant extremement bien aux attentes du public). Ainsi, les auteurs ont été avant tous des lecteurs, et ceux-ci utiliseront ce qu’ils ont lu et appris (lorsqu’ils ont été assistants auprès de la génération précédente) pour mettre en manga leur passion. Cela pourra être le baseball, le football, le rock, leur amour des super héros, etc…

Très souvent, le titre majeur de la carrière d’un mangaka sera le titre à l’image de ce qui le passionne, parvenant à transmettre au lecteur son amour pour un sujet/objet. Les années 80 sont pour le shonen l’émergence du manga/passion par opposition à leur maître qui proposait plutôt des histoires reposant sur leur lecture, expérience cinématographique ou la tradition historique du japon. Cette seconde catégorie de manga ne disparaît pas, mais les années 80 symbolisent un nouveau cycle proposant un certain renouvellement au shonen dans la continuité de la fin des années 70.

* Akira Toriyama nous propose ainsi son univers burlesque à travers les aventures de Arale, une petite fille robot déjantée dans l’excellent Dr Slump en 1980.

Quatre ans plus, tard, Dragon ball débute. Reprenant le mythe asiatique du roi singe à la manière d’un shonen. Si Akira Toriyama reprend au début l’univers burlesque de Dr Slump, la série prend rapidement une autre dimension et mène à différentes luttes anthologiques assez similaires à celles de Saint seiya. Paradoxalement, Dragon ball fera la fortune de Akira Toriyama mais constituera également son tombeau.

Fatigué en fin de série, Akira Toriyama ne fera au fond plus grand chose après Dragon ball. Si pour Dr slump et les débuts de Dragon ball, ses traits sont assez ronds et les dessins caricaturaux, la série devenant plus sérieuse, les traits deviennent plus droits et plus réalistes.

Son style, sa gestion de l’action et de la narration sera, comme les oeuvres de Tezuka ou de Kurumada une grande source d’inspiration pour ses contemporains.

* 1980, c’est aussi les débuts de Captain Tsubasa (Olive et tom) de Yōichi Takahashi. Cette série met en scène une jeune prodige du football japonais et son ascension jusqu’au football international professionnel.

Les matches de football épiques marqueront toute une génération et créeront un grand nombre de vocation. Graphiquement, Takahashi possède un style assez spécifique, et celui-ci n’hésite pas à rendre les attaques des ses héros complètement surréalistes (pirouettes, tirs du milieu du terrain, utilisation des arts martiaux etc…).

Son oeuvre inspirera sans doute d’autres auteurs comme Takeshi Konomi pour Prince du tennis (Tenisu no ojisama).

* 1981 : la première oeuvre d’un auteur d’exception est née : Cat’s eye de Tsukasa Hojô. Son oeuvre phare, City hunter, débutera en 1983 avec un pilote pour une publication officielle en 1985.

Cat’s eye nous contera les aventures de trois séduisantes voleuses, et City hunter, celle d’une gâchette hors norme, Ryo saeba accompagné pas son assistante dans diverses missions (souvent de garde du corps).

Comme de nombreux auteurs, son style a grandement évolué au fur et à mesure de ses oeuvres, les proportions étant de mieux en mieux respectées ainsi que le réalisme.
Ces histoires mélangent des scènes réalistes, noires et des passages humoristiques voir grotesques.
Des années après City hunter, Tsukasa reprendra l’univers de City hunter avec Angel Heart, pour le plus grand plaisir des fans.

Hojô fait parti, comme bon nombre d’auteurs cité dans cet article, d’auteurs de référence en matière de manga.

* Izumi Matsumoto fait ses débuts en 1982 avec Heart of Saturday Night. Ce mangaka connaitra son plus grand succès Kimagure orange road (max et compagnie) en 1984.

Ses assistants auront pour certain un intéressant parcours, comme l’auteur de Bastar, celui des petites fraises.

Izumi proposera des histoires melant tranche de vie, pouvoirs surnaturels, mais aussi charmantes demoiselles aux formes généreuses (à l’époque, ce n’etait pas nécessairement un point que l’on retrouvait dans tous les titres comme aujourd’hui).
Kimagure orange road demeure un classique aujourd’hui.

* 1983 est également l’année de publication d’un duo qui marquera les esprits : Tetsuo Hara (dessin) et Buronson (scénario) pour Hokuto no ken (Ken le survivant).

Ce duo nous propose l’évolution d’un expert en arts martiaux aux allures de Mad max, Ken, dans un univers sombre et post apocalyptique.
Avec un style réaliste rappelant le Gekiga, Hokuto no Ken ne lésine pas sur la violence et le sang, ce qui lui vaudra quelques difficultés d’importation en France par la suite.

Buronson, toujours dans un style morbide et réaliste publiera par la suite Sanctuary, un titre plus politique traitant des Yakuza, thème que l’on retrouvera dans Heat.

* Kosuke Fujishima est principalement connu pour Ah my godess (1988) et You re under arrest (1986). Bien que le rythme de parution et l’histoire ne s’enlise, Ah my godess reste à l’époque un titre important, puisque la trame sera réutilisée à de nombreuses reprises : une jeune garçon se retrouvant avec une déesse magnifique sortie de nulle part et éprise du héros (même si les histoires sont différentes, les « variantes » sont nombreuses comme Tenchi muyo, Chobits etc…). A l’heure actuelle, un titre dépassé, mais replacé dans son contexte, relativement important.

* 1987 : Gosho Aoyama fait ses armes avec Chotto Mattete . Mais son véritable succès sera tout d’abord Yaiba (1988).
Ce shonen d’aventure et humoristique sera une réussite mais son succès n’est en rien comparable avec son autre succès, Detective conan en 1994.
Une référence comptant à l’heure actuelle plus de 60 volumes. La narration des enquêtes est minutieuse et malgré quelques incohérences, elles sont généralement passionnantes.

* Yoshihiro Togashi fait quant à lui ses armes à la fin des années 80 avec Tonda Birthday. Yuyu Hakusho, dont la série débute en 1990 sera un énorme succès. Yuyu Hakusho propose à la fois de l’aventure, des combats acharnés, mais également un univers fantastique et spécifique.
La création d’univers, de monde et l’aventure sont sans doute les points forts des oeuvres de Togashi.

Ce talent s’exprime particulièrement dans la première partie de Hunter X Hunter où l’on suit les aventures du jeune Gon, un hunter (aventurier disposant de facultés hors du commun et devant passer le concours le plus difficile de la planète pour obtenir sa licence ) à la recherche de son père (le père a une importance particulière chez Togashi).

Dans la catégorie aventure/richesse d’univers, avec One piece, Hunter x hunter a sans doute la palme tant son univers dispose d’un potentiel sans limite et tant les personnages sont éminemment charismatiques.

* 1989 : Fujisawa tôru fait ses début avec love you. Dix ans plus tard, Fujisawa proposera un titre déluré, dont l’influence sera assez importante, à savoir Great Teacher Onizuka (GTO).

Son histoire tourne autour d’un jeune homme (Onizuka), ancien chef de gang, à la recherche d’un travail qui finira par devenir professeur. Onizuka se verra attribuer la pire classe de l’école et imposera rapidement ses méthodes musclées à ses élèves. Mais au-delà de ses méthodes, Onizuka s’impliquera également énormément dans la vie de ses élèves, et permettra ainsi de découvrir le quotidien de tous ces jeunes, pour la plupart un peu perdu, sans but , sans cadre, voir sans valeur.

De même, Fujisawa nous procure un bon laboratoire de la société japonaise, illustrant à merveille de nombreux non-dits. Au-delà de ces réflexions un peu sérieuses, GTO est un titre hilarant, déluré, qu’on lit et relit sans se lasser.

* Il n’est sans doute pas possible de parler du début des années 90 sans citer Takehiko Inoue. Takehiko Inoue publie ainsi en 1990 Slam Dunk, une série sur le basket Ball.

Son style graphique ne parviendra à sa quintessence qu’avec Vagabond, en 1998, titre reprenant l’histoire de Miyamoto Musashi, illustre samurai de l’histoire du Japon et héros des livres mythiques que sont la Pierre et le sabre et la Parfaite lumière d’Eiji Yoshikawa. Si Slam dunk est un mélange d’humour et d’action (sportive), Vagabond est plutôt réaliste.

Inoue abordera à nouveau le basket avec Real, manga sur des basketteurs handicapés. Takehiko Inoue est sans doute l’un des auteurs les plus doués de sa génération, s’adaptant à tous les styles, à tout type d’histoires et toujours avec un grande justesse.

* 1994 est marqué par les débuts d’un manga contant les aventures d’un assassin samurai repenti prénommé Kenshin, parcourant le Japon pour aider son prochain à l’aide de son sabre à lame inversé. Kenshin combattra sans cesse pour défendre ses idéaux, et formera sa relève.

Nobuhiro Watsuki, auteur de ce manga, utilisera ainsi son amour pour le kendo qu’il pratiquera pendant son enfance ainsi que des personnages historiques pour proposer un shonen à succès dans l’univers du sabre.

Kenshin propose un peu d’humour, des combats d’anthologie (notamment le duel Shishio/Kenshin), une histoire d’amour ainsi qu’un graphisme de qualité.
Notons que Nobuhiro Watsuki « formera » une partie de la génération suivante d’auteurs, à savoir Eiichiro Oda (One piece) ou Hiroyuki Takei (Shaman king).

Nobuhiro Watsuki est l’un des ces auteurs japonais dont l’inspiration provient également des comics japonais, comme Spawn, cela se ressentant par exemple assez dans le character design du maître de Kenshin.

* C’est en 1994 , avec A.I Love you que Ken Akamatsu commence véritablement sa carrière professionnel pour ensuite exploser avec Love hina en 1998 puis Negima 2003.

Si A.I love et Love Hina s’orientent sur des histoires d’amours, le personnage principal se retrouvant toujours dans des situations assez caustiques auprès de jeunes demoiselles, Negima se démarque quelque peu pour son coté plus shonen.

A la manière d’un Kimagure Orange Road, l’auteur parvient, en sus de ses talents artistiques, à provoquer de nombreuses situations amusantes, maltraitant son héros à souhait au milieu de jolies filles. Love hina connaît de nombreux fans et a fait des émules !

* Un autre évenement essentiel de cette année 1994 : la sortie de Noen Genesis Evangelion de Yoshiyuki Sadamoto, l’un des fondateurs de l’excellentissime studio Gainax.

A travers des mechas (robots) ainsi qu’une bande de lycéen, Yoshiyuki Sadamoto a traité avec acuité de la psychologie humaine, proposant un titre qui marquera une génération, au point qu’un philosophe comme Azuma, ait pu s’y intéresser de près.

Un manga culte, avec un character design recherchés , des mechas travaillés, et une histoire et des personnages complexes et profonds.

* Nobuyuki Anzai débarque sur la planète shonen en 1995 avec Flame of Recca. Il revient quelques années après cette série avec un autre titre qui connaîtra un certains succès Mär et sa suite Mär Oméga.

Dans Flame of recca, Anzai nous plonge dans un shonen traitant de ninjas (mais assez éloignés de Naruto) pour faire combattre ses personnages.
Un shonen assez prévisibles mais bien conçu avec son lot de personnages qui, bien que resemblant à Yu yu hakusho, parviennent à séduire.

Mär est relativement éloigné de ce premier titre, plus orienté sur l’aventure.
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MessageSujet: Re: Le manga   Le manga Icon_minitimeLun 8 Mar - 18:16

Concernant le Shojo
L’explosion du genre se poursuit dans les années 80. Les histoires d’amours de jeune fille s’ouvrent alors à des sujets plus tabou comme les relations homosexuelles ou la science fiction, le fantastique et le style « boy’s love » .

Les auteurs de la révolution du Shojo poursuivent ainsi leurs œuvres et sont accompagnés par une nouvelle série d’auteurs.

* Akuma kun ni Onegai paraît en 1983 et s’inscrit dans le prolongement du premier succès de son auteur, Saki Hiwatari avec Mahou Tsukai wa Shiteiru (1982). Son grand titre, Please save my earth sortira 5 ans plus tard, en 1987.

Saki Hiwatari propose des titres fantastiques, traitant de sujet comme la réincarnation ou l’écologie. Please save my earth propose un scénario extrêmement original, mêlant science fiction, fantastique et histoire d’amour.

Cette œuvre inspirera (comme toute celles cités dans le présent article) certains auteurs, comme Naoko Takeuchi, l’auteur de Sailor Moon. Stylistiquement parlant, son style est relativement classique et épuré.

* Wataru Yoshizumi commence sa carrière deux ans après Okano Reiko, en 1984 avec Radical Romance. Son plus grand triomphe sera sans conteste Marmelade boy, une œuvre certes aucunement originale, mais proposant de suivre une histoire d’amour parsemée d’embûche entre Yuu et Miki.

Comme souvent, triangle amoureux, humour mais aussi des sujets plus difficiles comme l’inceste sont présents, la dernière partie de la série traitant pour le coup d’un sujet assez peu connu dans le shojo, à savoir, la relation à distance (Yuu étant aux Etats Unis et Miki au Japon). Les graphismes sont assez conventionnels et édulcorés.

* Citons Izumi Aso pour Hikari no Densetsu (l’anime en français s’intitulait Cynthia ou le rythme de la vie) en 1986. Hikari no Densetsu nous propose de suivre les pas de la jeune Hikari.

Hikari souhaite devenir une grande gymnaste. Problèmes de santés, rencontres amoureuses, tant d’obstacles qu’Hikari devra surmonter pour devenir une championne lors des jeux olympiques.

Action, humour, et précision dans le dessin des prouesses des gymnastes sont présents dans son œuvre.

* 1986 est une année essentielle pour le shojo moderne puisque cette année marque la première publication de Ai Yasawa avec 15-nen me.

Elle continuera avec Love letter en 1987 et prendra toute son ampleur dans les années 90 en enchaînant les titres à succès comme Je ne suis pas un ange (1992), Gokinjo, vie de quartier (1995), Paradise Kiss (2000) et Nana (2000). C’est l’une des rares auteurs à avoir accumuler autant de succès.

Les œuvres de Ai Yazawa propose des personnages au style prononcé, mêlant mode, rock, lolita (Ai Yazawa a fait une école de styliste pendant 1 an, cette expérience sera transposée dans Paradise kiss).

Ai Yazawa n’hésite pas à malmener le cœur de ses personnages et aborde des sujets assez inhabituelles comme la drogue, la prostitution de jeune garçon etc… Elle propose des personnages aux vêtements inspirés par la mode, assez longilignes, fins avec des grands yeux.

* Avec un titre passé relativement inaperçu par rapport à ses titres futurs, Kaori Yuki débute professionnellement en 1987. 10 ans plus tard, en 1995, elle marquera les esprits avec Angel Sanctuary.

Le style de Kaori Yuki est aisément reconnaissable grâce au très grand détail de ses œuvres, ses influences parfois occidentales, ses univers fantastiques, noirs tendant sur le gothique et touchant des thématiques comme l’inceste.

L’aspect chargé de certaines planches dénote du style traditionnellement épuré du Shojo. Sa saga Comte Cain (1992) trouvera également son public, proposant toujours un monde fantastique.

Le tempérament de l’auteur, à savoir sans concession se ressent dans ses univers à l’imagination débordante où le lecteur peut parfois se perdre…

* 1987 : c’est également les débuts de Naoko Takeuchi avec Chocolate Christmas. Sa première œuvre n’annonce en rien ses succès futurs (Chocolate Christmas narrant comment une jeune fille tombe amoureuse d’un DJ à Noël).

Sailor V commence en 1991 pour ensuite devenir Sailor Moon, un shojo à succès et l’un des plus grands symboles du style « Magical girl ».

Les costumes de nos chères justicières lunaires aux pouvoirs magiques resteront dans les annales et marqueront une génération (citons comme exemple d’œuvre qui suivront le même modèle que Sailor Moon, Tokyo Mew Mew).

* Composé d’un quator de choc composé de Igarashi Satsuki, Ohkawa Ageha, Nekoi Tsubaki et Mokona, toutes nées à quelques années d’intervalle, CLAMP est l’un des phénomènes majeurs du Shojo ces dernières années.

Après des publications de type Dojinshi, CLAMP fait ses débuts avec un premier titre de renom : RG veda en 1989. Le talent de ce « studio » est de parvenir à toucher un large public (tant des garçons que des jeunes filles) grâce à des histoires fantastiques.

Le monde éditorial ne compte plus les succès de CLAMP, comme l’exceptionnel X en 1992 (fait anodin, on le surnomme généralement X de Clamp), Magic Knigth Rayearth en 1993, Card captor Sakura (1996), Chobits (2000), Tsubasa Reservoir Chronicle (2003) ou XXX holic (2003).

Clamp se caractérise par des personnages forts, extrêmement charismatiques, avec des hommes souvent efféminés et de grands yeux.
Les personnages de CLAMP se retrouvent souvent dans plusieurs des titres du studio (technique du cross over ; surtout dans Tsubasa Reservoir Chronicle).

On parle d’ailleurs généralement d’un « univers Clamp », Clamp maîtrisant tous les codes du shonen, shojo, la gestion du multi canal (anime, manga, produits dérivés etc..) et une compréhension quasi parfaite des lecteurs.

Si les messages des œuvres de CLAMP sont souvent l’amour, la justice, certaines œuvres moins connus comme Clover font preuves d’une certaines poésies, à l’aide de personnages toujours aussi charismatiques et d’un style épuré.

* 1989 est décidemment un bon cru, puisque que Yuu Watase entre dans le monde professionnel avec Pajama de Ojama en 1989, puis Gomen Asobase, Otenami haiken et Fushigi Yuugi en 1992. Ce titre sera son plus grand succès avec Ayashi no Ceres et Alice 19th.

Les histoires de Yuu Watase mêlent histoire d’amour, fantastiques, utilisant un style classique au shojo avec des garçons au physique d’esthète.

Si Fushigi Yuugi s’adresse clairement à un public plutôt jeune (l’héroïne Miaka étant plongé au cœur d’un livre en pleine chine ancienne, devenant une prêtresse devant protéger son royaume et lutter contre sa meilleure amie, Yui, prêtresse du royaume ennemi, toute deux étant amoureuse du même homme, Tamahome), Ayasho no Ceres est un titre sans doute un peu plus adulte où l’ambiance y est un peu plus noire.

* Deux ans plus tard, en 1991, une jeune fille de 18 ans, Natsuki Takaya, propose un titre dénommé Sickly Boy wa Hi ni Yowai. Elle était sans doute loin de se douter que 7 ans plus tard, elle deviendrait l’une des auteurs les plus vendus au monde avec son titre phare, Fruit Basket.

Ce manga nous propose de suivre les aventures de Tohru, une jeune orpheline peu gâtée par la vie mais toujours pleine d’énergie. Tohru fera la rencontre de Yuki et Shigure, deux garçons populaires appartenant à une étrange famille du nom de Sohma. Chaque membre de cette famille porte la marque d’un signe du zodiaque, malédiction transformant chacun d’entre eux en l’animal dont il porte le signe. S’en suivra bon nombre d’aventures, de l’humour, beaucoup de sentiments, et bien sur la découverte de l’énigme sa cachant derrière cette obscure famille.

Si le dessin n’a rien d’exceptionnel (il faut savoir que Natsuki Takaya s’est fait opéré au tome 6 du bras gauche, celle-ci étant gauchère), voir en dessous du niveau d’une Ai Yazawa, Clamp ou Kaori Yuki ; Natsuki Takaya convainc par l’immense intensité du titre, la pluralité des personnages et son scénario.

Seinen et manga alternatif.
Le début des années 80 n’est pas non plus en reste concernant le Seinen et le manga alternatif.

* Si Kaiji Kawaguchi débute en 1968, alors qu’il n’est qu’étudiant avec Yo ga aketara, c’est dans les années 80 qu’il débute véritablement avec hard and loose en 1984, actor en 1985, Eagle en 1998, Zipang en 2001 et spirit of the sun en 2003.

Ses œuvres que l’on classe dans la catégorie Seinen ont souvent une connotation politique forte. Eagle met ainsi en scène la campagne présidentielle aux Etats-Unis d’un sénateur américo-nippon, et Zipang, le retour dans le temps d’un navire moderne, disposant ainsi du pouvoir de changer le cours de l’histoire.

Le style graphique de l’auteur reste assez austère, mature, mais permet de présenter efficacement le style narratif hors du commun de l’auteur, et ses histoires extrêmement documentées et justes.

Son travail a été récompensé à de nombreuses reprises par le Kodansha Manga award (pour Actor) ou le Shogakukan Manga Award (pour Spirit of the sun). Il s’agit sans doute de l’un des auteurs les plus pertinents à lire d’un point de vu politique.

* Masamune Shirow est auteur des deux œuvres les plus percutantes dans l’univers du manga de science fiction – cyberpunk: Apple seed en 1985 et Ghost in the shell en 1991.

Ses œuvres traitent avec brio de science fiction, de psychologie humaine (touchant également à la philosophie, comme la distinction entre copie et original, dans un monde où la différence entre robot et humain est sans cesse plus ténue) et robotique, avec de bonnes doses d’action.

Comme la plupart des mangaka appartenant à cette section seinen, son trait se veut réaliste, adoptant un trait manga tout en apportant beaucoup d’importance aux décors et à la précision.
Le lecteur ne devra ainsi pas s’attacher au caractère quelque peu « bimbo » de ses héroïnes, mais se concentrer sur le fond de l’histoire, et sur ce que ce qui se cache derrière ces bimbos (dans ses œuvres, il existe une certaine vision purement matérialiste du physique, dans un monde où il est possible de s’acheter des poupées mécaniques pour assouvir tous ses désirs, l’auteur prenant un malin plaisir à jouer sur la distinction entre réalité/apparence, un peu à la manière de Matrix).

Pour présenter rapidement les œuvres de l’auteur, celle-ci se déroulent dans un univers futuriste, une section est chargé par le gouvernement (ES.W.A.T pour Apple seed et la section 9 pour Ghost in the shell) de lutter contre des trafiquants, et des complots en tout genre. Les enquêtes sont l’occasion de se poser des questions sur l’évolution des technologies et l’étude ontologique de l’être humain dans un cadre cyberpunk.

* Yuzo Takada a fait ses débuts avec du Hentai pour proposer Shuushoku Beginner (1983) puis à la fin des années 80 son titre majeur, un seinen riche en aventure dans un monde supernaturel , 3x3 eyes (1987), puis blue seed en 1992.

* Naoki Urasawa commence sa carrière en 1983 et connait son premier grand succès avec Master Keaton 1988. Il enchainera les récompenses, grand prix en atteignant le sommet de la hiérarchie des auteurs de seinen avec ses deux titres majeurs, à savoir Monster en 1995 et 20th century boy en 2000.

Naoki Urasawa utilise un style aisément reconnaissable, relativement éloigné du style emprunt de rondeur et de grands yeux du shonen. Ses œuvres abordent des thèmes adultes (comme la psychologie humaine, la démocratie moderne, les dangers des nouvelles technologies) en s’appuyant sur une base scénaristique solide et une style narratif digne des plus grands polars.
Naoki est sans doute l’auteur le plus accessible pour les adeptes de bande dessinées européennes qui souhaitent découvrir tout le potentiel du manga.

* 1984 marque les débuts de l’un des auteurs les plus marquants, avec Masamune Shirow dans le monde du manga cyber punk : Yukito Kishiro avec Kikai. Son œuvre la plus fondamentale, dont l’on ne compte plus les fans est Gunm (1991).

Ce peuple d’en bas, vivant dans une décharge d’un peuple dit « supérieur » souhaite un jour obtenir le droit de « devenir un humain ». Cet univers sans merci est observé sous les yeux de Gally, une jeune cyborg surpuissante au passé mystérieux.

* Inspiré par Go Nagai, Kazushi Hagiwara, ancien assistant de Izumi Matsumoto (Kimagure Orange road) débute véritablement Bastard en 1988.

Malgré le caractère assez hors du commun de ses dessins, souvent encensés (sur les derniers tomes) par la critique, son œuvre, de style heroic fantasy est souvent décrié pour le manque de cohérence du récit. Toutefois, son œuvre connait de nombreux adeptes, et Bastard est souvent érigé au rang d’œuvre culte (malgré le rythme extrêmement lent des publications).

* 1989 est également une année essentielle pour le seinen de type heroic fantasy, puisque c’est en 1989 que Keitaro Miura débute Berserk.

Véritable fresque historique toujours en cours de publication, Berserk demeure, malgré les critiques sur les derniers tomes de certains fans (avec l’apparition des sorcières etc…), une œuvre à mettre au premier plan tant son univers est fouillé, le dessin tout aussi noir que travaillé, et l’histoire savamment menée.

Le titre propose également bon nombre de personnages aussi énigmatiques que charismatiques, et le lecteur se passionne littéralement pour la vie de Guts, un homme maudit, n’ayant connu que la dureté des champs de bataille, le désespoir et la désillusion….

1996 : La chute et renouveau ?

Depuis 1996, la tendance s’inverse, de nombreux magazines disparaissent et les tirages diminuent. Malgré ce tassement, certains jeunes auteurs, surtout en matière de shonen ont tout de même réussi de grands succès.

Quelques auteurs shojo :
* Matsuri Hino débute en 1995 avec Kono yume ga sametara. Souvent associée à l’étoile montante du shojo, son dernier titre, vampire knight, shojo traite de vampires et d’histoires d’amour entre adolescents et se révèle être un énorme succès.

Avec Ai Yazawa (Nana, Paradise kiss etc.) et Natsuki Takaya (fruit basket) Matsuri Hino est sans doute l’auteur moderne de shojo disposant du plus grand succès.

Celle-ci est parvenue habilement à mêler fantastique, lutte entre vampire et humain et les canons du shojo (« inceste », triangle amoureux, lutte fratricide, etc.)

* Yayoi Ogawa , d’abord journaliste puis mangaka débute en 1998 avec Baby pop puis avec Kimi wa pet (en 2000).

Usant d’un graphisme assez épuré, assez peu caracatural et relativement mature, Yayoi Ogawa joue sur la psychologie des personnages, l’absurdité de certaines situations, et sur l’ambiguité des relations (beau père/ fille ou encore un homme transformé en animal domestique par une jeune fille et la jeune fille en question).

* Peach-Pit composé de Bari sendo, Shibuko Ebara est un duo féminin, auteur de manga Bishojo à succès comme Dears (2002), Rozen Maiden (2003), Zombie Loan en 2003 et Shugo Chara ! en 2006. Comme de nombreux mangaka, le duo a du stopper sa production à un moment pour des raisons de santé (bien que cela semble s’être résolu).

Le passé d’auteur de Dojinshi se reconnaît assez bien dans le style de ce duo, très au fait de la mode (gothic lolita, vetement fashion etc.) du style qui marche (bishojo, fan service) tout en multipliant les thématiques (science fiction, fantastique etc..).

Peach pit (leur nom fait référence au fameux peach pit de bervely Hills) semble avoir la même capacité que Clamp à s’adapter à son public et toujours trouver des histoires, des personnages calés sur le goût du jour.

Quelques auteurs shonen :
* Kazuki Takahashi démontre à lui seul les viscissitudes du système commercial du manga. Kazuki Takahashi se fait connaître du grand public en 1990 avec Tokio no Tsuma mais ne marchera véritablement qu’avec Yu-Gi-Oh !, l’une des meilleurs ventes de manga en France.

Si aujourd’hui, Yu-Gi-Oh ! est assimilé à un manga sur un système de cartes magiques pour un public assez jeunes, le manga ne s’annonçait pas du tout de cette façon à ses débuts. Ainsi, la trame était à la base plutôt intéressante et originale : un jeune garçon trouve un puzzle millénaire et se découvre une personnalité cachée en le complétant. Dorénavant, le jeune garçon timide se transformera en un redoutable duelliste, proposant des duels incensés (des petits challenges improvisés où l’adversaire du jeune Yugi et lui-même risquent toujours « gros »). Le lecteur s’interroge alors sur l’origine du puzzle et sur l’évolution du héros. C’est alors qu’arrive le drame : un duel autours d’un jeu de carte qui ne devait durer que…. Deux chapitres.

Malheureusement face au succès de ces deux chapitres, l’éditeur invite Kazuki Takahashi a poursuivre sur cette thématique. Disons qu’il n’en sortira jamais et que son œuvre, bien qu’étant un succès commercial objet d’une multitude de franchises s’en trouvera complètement dénaturée….

* Tite kubo débute en 1996 et propose en 1999, Zombie Powder, un titre qui ne rencontrera pas le succès (apparemement l’auteur était plutôt dépressif à cette époque).

Mais en 2001, Tite kubo revient en force avec Bleach. « Ichigo, jeune garçon quelque peu rebelle, dispose de la faculté de voir des êtres de l’au-delà (un peu comme Watanuki dans XXX holic).

Alors qu’un hollow (en quelques sortes des âmes qui se sont égarées du droit chemin) fait son apparition, une shinigami dénommée Rukia intervient. Les Shinigamis appartiennent à une autre dimension du nom de Soul Society et s’assurent du bon équilibre des choses, combattant les hollow et sauvant les âmes égarées. Rukia confère à Ichigo une partie de ses pouvoirs et Ichigo se retrouve Shinigami à son tour combattant tous les hollow sur son passage ».

Bleach reprend bon nombre de références, comme les douze chevaliers d’ors pour les capitaines de division et la lutte des héros contre chaque capitaine (la trahison d’Aizen, trahison du chevalier des gémeaux), Yuyu hakusho pour les Bounts et les détectives célestes etc Tite Kubo lui-même affirmera avoir été influencé par Saint Seiya (pour les armes et armures), mais aussi Shigeru Mizuki pour ses monstres.

Comme Tite Kubo l’affirme et cela se ressent surtout sur la dernière partie de la série, il attache beaucoup plus d’importances aux personnnages qu’à l’histoire, ce qui se révèle sans doute être un point fort sur la première saison (où tout le monde avait accroché avec les chefs de division) mais un point faible sur le passage actuel avec les arrancar (qui accrochent beaucoup moins). Le graphisme, surtout le character design est assez excellent et les combats percutants.

* Comment ne pas parler de l’homme qui représente à lui seul une bonne partie des ventes de manga en France : Masashi Kishimoto (1 millions de Yen d’impôt).

Débutant en 1996 avec un titre assez prometteur, Masashi Kishimoto revient 3 années plus tard, en 1999 avec Naruto.
Traitant de Ninja, de luttes de clans, le tout savamment orchestré autour d’une multitude de personnages et d’une lutte fratricide entre Naruto, un jeune garçon mis à l’écart, naif, idéaliste, revetu d’une tunique orange dénuée de toute classe, et Sasuke, heritier d’un clan assassiné par son propre frère.

Sasuke est tout l’opposé de Naruto : brillant, taciturne, distant et en quête de vengeance. Tout au long de la série, nous verrons ces deux protagonistes monter en puissance, gagner en maturité, s’aimant et se détestant dans ce cadre de guerre entre clan et cette éternelle quête de pouvoir. Armé d’une forte capacité à créer des univers (comme Togashi), puisant largement dans la mythologie japonaise et doté d’un trait efficace, Naruto continue à passionner ses lecteurs (alors que ses concurrents peinent un peu).

* Hiroyuki Takei est comme Oda, l’un des assistants de Nobuhiro Watsuki sur Kenshin.

Et tout comme Oda, son ami, cela se ressentira sur son travail. Après des débuts en fanzine, il publie sa première œuvre en 1997, Butsu Zone, un shonen autour de la renaissance de la déesse Miroku dans un univers de bouddha, et de combats entre ces bouddha, le héros détenant le pouvoir de Kannon et étant entouré d’autres bouddha comme Jizo (protecteur des voyageurs et des enfants, cf .dessous).

Si l’on analyse ce savant mélange de religion, shonen tout en sachant que l’auteur est un ancien élève de Watsuki et qu’il indique avoir été inspiré par Jojo’s bizzare adventure, il n’est pas surprenant de voir que Takei est arrivé un an plus tard (1998) avec son plus grand succès, Shaman king. Puisant dans la mythologie de chaque continent (indien, pays nordique, religion catholique, bouddhiste, légendes chinoises etc…), Takei met en scène l’histoire d’un jeune shaman dans sa quête pour devenir le roi des shamans, notamment en évinçant tous les autres shamans lors d’un grand tournoi.
Les shamans utilisent ainsi des fantômes/esprits et des objets pour matérialiser leurs pouvoirs. Bien sur, d’autres éléments viendront renforcer le scénario, comme le mystère entourant les origines de la famille du héros, les dessous du « shaman fight » (grand tournoi) etc…

* 1997 est à marquer d’une pierre blanche. C’est cette année qu’Eiichiro Oda débute un shonen révolutionnaire, toujours en tête des ventes, 10 ans plus tard : One piece.

Inspiré par Akira Toriyama, adoptant un style très « rough », Oda propose un monde riche en pirates, en folles contrées éloignées, avec une multitude de personnages tous plus loufoques les uns que les autres dans un univers complètement délirant.

Ainsi, le jeune Luffy ayant avalé dans son enfance un fruit du démon (les fruits du démon procurent à celui qui les mange de grands pouvoirs) rêve de devenir le roi des pirates. Pour ce faire, il constituera un équipage et devra lutter contre les plus grands pirates de la planète et faire face à la marine nationale.

On peut dire que One Piece inspirera une génération d’auteurs, tant japonais (Hiro Mashima avec Fairy tail, également sur les pirates, avec un graphisme assez proche) que français (Reno avec Dream Land).

One piece (et c’est une chose très rare dans les shonens) a apporté un nouveau souffle à la discipline, ravissant les lecteurs par sa fraicheur, son humour décalé, ses personnages, son univers fouillé, et son rythme effréné.

* Yasuhiro Nightow a su proposer un shonen comme Trigun, plutôt sombre et pour les adultes au fur et à mesure du développement de l’intrigue.

Les héros de Yasuhiro cachent un lourd passif, expliquant le désespoir que l’on peut lire dans leur regard. Ceux si sont sombres (malgré les apparences pour Vash the stampede), taciturnes et ressemblent quelque peu aux héros de western de notre enfance (les lonely cowboy cherchant à lutter contrer leur passé). D’ailleurs, que ce soit Vash the stampede dans Trigun, ou Brandon Heat dans Gun grave, leur look, de même que l’univers n’est pas sans rappeler quelques westerns.

Yasuhiro Nightow offre des personnages plus complexes qu’ils n’y paraissent et un univers intéressant, même si l’adaptation anime de Trigun rend mieux que le manga, où les graphismes restent trop souvent brouillons et les décors inexistants.

* Oh great est un mangaka au parcours relativement atypique. Criblé de dette, il aurait participé à un concours manga pour pouvoir les rembourser et serait ensuite devenu mangaka professionnel, débutant comme beaucoup de ses confrères comme dessinateur de ecchi.

Il sera notamment reconnu pour enfer et paradis en 1998 puis Air Gear en 2006. Le monde un peu « undeground » dans lequel il a sans doute vecu se ressent assez dans ses œuvres, tout comme son background de dessinateur ecchi (les jeunes filles bien en forme sont souvent au rendez vous ).

Le point fort de ses séries est avant tout le graphisme, l’energie qui s’en dégage, leur caractère percutant, plein de vitalité, s’appretant extremement bien au combat. Du shonen 100% pur jus !

* Hiro Mashima connait son premier succès en 1998 avec Groove Adventure Rave. Son autre titre à succès Fairy tail, sera souvent critiqué comme n’était qu’un mélange de Rave et de One piece.

Hiro Mashima fait parti des auteurs peu originaux mais maitrisant à merveille toutes les cartes du shonen.

* 1999 : Akimine Kamijyo débute Samurai deeper kyo. Lors de ses premières publications , beaucoup de lecteurs n’ont vu en samurai deeper kyo qu’une reprise de Kenshin, manga de samurai précité ayant connu un vif succès, d’autant que les deux mangas se déroulent à des périodes similaires.

Toutefois, Samurai deeper Kyo s’éloigne rapidement de son homologue pour se concentrer sur la double personnalité du héros et son histoire.

De même, le lecteur rencontrera rapidement de nombreux personnages (comme toujours dans les shonens modernes, sans doute en raison du développement du merchandising et de la volonté des lecteurs de voir combattre une pluralité de personnages, tous plus charismatiques et puissants les uns que les autres), assistera à différentes luttes de clans pour la conquête du pouvoir, et surtout, l’origine de la confrontation entre le légendaire Kyoshiro et Kyo, notre héros prenant les traits d’un gentil pharmacien.

* 1999 correspond aux débuts de Hiromu Arakawa avec stray dog puis l’un des meilleurs shonens de l’histoire, Full metal alchemist en 2001.

Outre le fait qu’elle soit une femme (elles sont assez peu, comme Katsura Hoshino pour D.gray-man ou Rumiko Takahashi à faire du Shonen), Hiromu fait partie des rares auteurs à avoir donné un nouveau souffle au mainstream.

Hiromu Arakawa propose aux lecteurs de suivre les aventures des frères Elric, deux alchimistes en quête de la pièrre philosophale. FMA dispose d’un scénario extremement solide, de personnages complexes et un univers tout aussi fouillé que developpé.

Hiromu a ainsi insufflé à son œuvre bon nombre d’éléments comme son enfance à la campagne (dans une famille nombreuse dans une ferme à Hokkaido), ses influences manga (Norakuro, un titre précité dans lequel un chien sert l’armée), ses recherches sur l’alchimie (le principe de l’équivalence, cher à son titre, étant pour elle également applicable au monde de l’agriculture) mais aussi ses recherches historiques sur la periode relative à la révolution industrielle en Angleterre ainsi que sur diverses cultures, pays etc… L’humour, autre trait cher à l’auteur est également présent.

* Atsushi Okubo a travaillé comme assistant sur Get Backers (1999), avant de proposer son titre à succès, Soul eater en 2003.

Atsushi Okubo apporte véritablement quelque chose au monde du shonen, insufflant la vie à tous les êtres inanimés de sa série (le soleil, les bâtiments etc..), apportant une forte dose de folie à chacun de ses héros ainsi que de nouvelles perspective graphique en jouant beaucoup sur le noir, les ombres, un style parfois rough à outrance, minimaliste et assez novateur .

* Après Yamato gensoki, Kentaro Yabuki sort Black cat en 2000. Cet auteur n’est autre que l’un des protégés de Obata. Black cat est doté d’un bon graphisme et de personnages au look attrayant, narrant la vie d’une jeune assassin repenti aujourd’hui chasseur de prime. Mais son passé ne tardera pas à le retrouver….

* Autre apprenti de Obatata, Yusuke Murata, illustrateur travaillant avec Riichiro Inagaki nous offre Eyeshield en 2002. Manga sportif sur un sujet relativement méconnu, à savoir le football américain, Eyeshield est un titre assez marrant, déjanté, souvent caricaturale mais très divertissant.

* Tsugumi Ohba (Oba) est un auteur énigmatique puisque l’on ne sait a priori rien sur sa personne. Dans tous les cas, accompagné par Obata (Obata est mentionné à plusieurs reprise dans l’article) au dessin, leur titre phare, Death note (2003) continue à faire parler de lui et dans une moindre mesure, Bakuman (2008).

Ces deux titres n’ont à peu prêt rien à voir, Death note étant plutôt un « polar fantastique » et Bakuman un shonen dans lequel deux jeunes garçons rêvent de devenir mangaka professionnel.

Pour présenter rapidement Death Note, un jeune garçon surdoué (Light) mais ennuyé par la vie découvre un cahier noir. Il se rend compte qu’en écrivant le nom d’une personne sur le cahier, celle-ci décède. Il décide alors de purifier le monde de ses malfaiteurs mais se verra rapidement confronter à un autre jeune garçon, L, réputé pour son esprit d’analyse hors du commun, représentant une autre justice.

Au-delà de l’époustouflante prestation graphique de Obata (sans doute l’un des tous meilleurs à l’heure actuelle, que ce soit sur Hikaru no Go, Death note, ou Baku man), Tsugumi Oba est parvenu à développer un titre tout à fait particulier avec une histoire pleine de rebondissement, forte en tension, mettant une scène lutte idéologique, psychologique entre différents protagonistes tout aussi charismatiques qu’attachants.

* 2004 est également l’année de Katsura Hoshino avec D.gray man. Contrairement à ses opposants dans lesquels le coté humoristique ressort parfois beaucoup et malgré quelques gags, D.gray man s’inscrit dans un monde sombre, gothique.

Katsura utilise la thématique religieuse (un peu comme Takei) en évoquant la guerre entre les exorcistes (humain détenant des pouvoirs grâce à une énergie appelée « innocence ») et le conte millénaire (et sa famille, les Noa) lui aussi à la recherche de l’innocence pour ses desseins maléfiques. La particularité de D.gray man est sans doute le désavantage avec lequel part les héros exorcistes. En effet, le conte semble invincible, comme sa famille d’un niveau bien supérieur et bien plus puissant que n’importe lequel des exorcistes. Les héros parviennent ainsi généralement et toujours à s’en sortir, mais devront attendre un certain temps pour arriver à la hauteur de leurs adversaires.

Ainsi, l’auteur joue sur le désespoir qui touche l’âme humaine lorsqu’ être humain perd un être cher, sur ce qu’il est prêt à perdre pour le faire revivre, et l’instrumentalisation par des entités maléfiques de cette faiblesse.
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